Comment intégrer la pause sans culpabilité ?
Comment intégrer la pause sans culpabilité ?
On aimerait bien vous dire aujourd’hui qu’on a trouvé la recette parfaite pour se sentir moins coupable d’être fatigué durant la journée. Un genre de Bouillon de Poulet pour la fatigue ou encore une recette infaillible à la Ricardo (La meilleure!).
Malheureusement, un tel art culinaire n’existe pas encore.
La culpabilité de prendre des pauses pendant nos heures de travail ne semble pas se dissoudre dans la marmite du temps, même si une bonne culture d’entreprise a été mise en place.
Certaines croyances entachent notre façon de percevoir les pauses et le repos.
Des croyances bien tenaces qui ne partent pas avec un trait de Tide to go, telles que:
- Mes collègues vont me juger si je prends une pause.
- Je me reposerai pendant mes vacances (ou quand je serai mort).
- Encore juste une semaine d’effort intense, et après promis, je ralentis.
Changer notre manière de penser, ça prend du temps.
Surtout, ça prend plus qu’un article prometteur qui vous donne sur un plateau d’argent “5 outils infaillibles pour pendre sa pause sans culpabilité”, sans réflexion aucune derrière.
Alors aujourd’hui, au lieu de vous promettre une recette simple en 5 étapes, prenons plutôt le temps de réfléchir à ce qui nous empêche peut-être de bâtir une relation plus saine avec la pause au travail.
Nos croyances culpabilisantes entourant la pause
Prendre une pause, c’est perdre du temps de travail :
On a souvent cette idée que plus d’heures passées au travail = plus de travail accompli. On sait bien que l’équation n’est pas si simple. Pourtant, rester devant son écran en étant épuisé ou déconcentré semble parfois plus acceptable que de s’accorder 15-20 minutes pour relaxer.
C’est d’ailleurs un des pièges du présentéisme : être là sans être réellement efficace.
On comprend rationnellement que personne ne peut être productif à 100 % du temps pendant une journée entière de 8h. On ne donnerait pas ce stress nos collègues et nos équipes. Mais quand il s’agit de nous-mêmes, c’est une autre histoire.
On se met une pression énorme pour ne pas s’arrêter, comme si chaque minute devait être justifiée. Pour nous, pas pour les autres.
Et si on apprenait à s’accorder la même bienveillance qu’on accorde aux autres ?
La peur du jugement :
« Si je prends une pause, on va croire que je ne travaille pas assez. »
Cette pensée est bien ancrée, surtout dans les milieux dans lesquels la performance se mesure encore au temps passé devant l’écran plutôt qu’à la qualité du travail accompli. Le regard des autres influence nos habitudes plus qu’on ne le pense.
D’ailleurs, l’un des premiers commentaires que nous recevons lors de l’installation d’une cabine est toujours le même : « Est-ce que mon employeur saura si je l’utilise ? » On prend alors le temps de rassurer l’équipe à chaque fois : la confidentialité des réservations est garantie.
Cette inquiétude en dit long sur notre sentiment de culpabilité collectif face à la pause. Avant même d’envisager les bienfaits que cette dernière pourrait avoir sur notre bien-être au travail, la première réaction est souvent la peur du regard des autres.
L’illusion de la productivité constante :
On a tendance à croire que notre capacité d’attention devrait être constante tout au long de la journée. Or, notre corps et notre esprit ne fonctionnent pas ainsi.
Au lieu d’écouter ces signaux, on essaie de les ignorer. On lutte contre la fatigue avec un énième café et on s’oblige à rester concentré coûte que coûte. Mais forcer ne veut pas dire avancer. Notre performance ne devrait pas se mesurer au temps passé à lutter contre la fatigue, mais à la qualité de ce qu’on accomplit quand on est réellement en pleine possession de nos moyens.
Un esprit surchargé devient inévitablement moins efficace, moins créatif, moins capable de retenir l’information et accumule les erreurs.
Et si on arrêtait de ressentir de la culpabilité face à ces baisses d’énergies naturelles ? Et si on les considérait plutôt comme des indicateurs précieux ?
Et l’infâme paresse dans tout ça ?
Est-ce que le sentiment de culpabilité ne vient pas de là au fond ? De la peur d’être paresseux ?
La paresse a longtemps été vue comme un péché dans les sociétés occidentales et reste largement associée à une connotation négative à travers le monde.
La paresse, ne rien faire, les pauses et siester ne nous ralentissent pas nécessairement. Ils peuvent même devenir des alliés dans notre quête de performance. Ils peuvent devenir des outils qui nous aident à avancer.
Quand on crée de l’espace mental,
Quand on désengorge notre horaire de travail,
Quand on arrête de constamment agir avec urgence,
On tourne enfin le regard vers d’autres façons de penser, de créer, de partager et de résoudre des problèmes.
C’est pourquoi il faut travailler à prendre nos pauses sans culpabilité.
Il faut nommer la honte qu’on peut ressentir face au besoin de prendre un moment seul.
Pour ne plus être seul, justement.
Pour normaliser, une pause à la fois, la nécessité de ralentir.
Pour que collectivement, on se sépare enfin des vieilles croyances qui nous ralentissent au travail.

Nous sommes fiers de travailler avec Marie-Eve St-Germain. Marie-Eve est spécialisée en technique de relaxation profonde et a fondé sa compagnie Espace mental il y a 2 ans pour démocratiser la sieste et le droit au repos. Elle travaille depuis 1 an chez Recharjme à l’expérience client.
Apprenez-en plus sur son travail au espacemental.com
6 mars 2025