Comme dans l’expression à quelque chose malheur est bon, la pandémie aura contribué à lever le voile sur les enjeux de santé mentale et cette prise de conscience collective n’échappe pas aux gestionnaires. Afin d’éviter les lourdes conséquences rattachées à la détresse psychologique, tant pour la productivité de l’entreprise que pour le bien-être et la qualité de vie des travailleurs et des travailleuses, les entreprises réalisent l’importance d’offrir un milieu de travail psychologiquement sécuritaire.
Heureusement, il existe des moyens concrets pour faciliter la mise en place de tels milieux dont, entre autres, s’attarder aux risques psychosociaux présents dans l’environnement de travail.
Ce billet veut sensibiliser les organisations aux risques psychosociaux et propose quelques pistes d’action afin d’aider à prévenir l’apparition de problématiques de santé mentale.
Les risques psychosociaux liés au travail – souvent désignés sous le sigle RPS – désignent les risques engendrés par les conditions d’emploi susceptibles d’interagir avec la santé physique et psychologique.
Bien que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) (1) en identifie quatre : 1. le harcèlement psychologique ou sexuel au travail, 2. la violence en milieu de travail, 3. la violence conjugale et familiale ou à caractère sexuel et 4. l’exposition à un événement potentiellement traumatique. Il en existe d’autres, dont la charge de travail excessive, les exigences émotionnelles élevées et le manque d’autonomie professionnelle ou de latitude décisionnelle.
La présence de risques psychosociaux dans une organisation peut avoir de lourdes conséquences sur la santé mentale de ses collaboratrices et de ses collaborateurs car ils sont associés à une augmentation du stress et de l’anxiété, à l’apparition de symptômes dépressifs, à de l’épuisement professionnel et même, dans les cas les plus graves, à des idéations suicidaires.
À leur tour, ces problèmes de santé mentale peuvent entraîner une baisse de motivation, une détérioration des relations de travail, une hausse de l’absentéisme et une augmentation du roulement de personnel.
Vous l’aurez compris, au-delà de l’impact humain, les RPS génèrent également des coûts importants pour les entreprises : coûts liés à l’absentéisme, à la baisse de productivité, aux accidents du travail, aux arrêts de maladie prolongés, etc. L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) l’affirme sans ambages :
« Les troubles de la santé mentale font peser un lourd fardeau sur nos sociétés et nos économies : même avant la pandémie, leurs coûts économiques étaient estimés à plus de 4 % du PIB par an dans les pays de l’OCDE, soit plus que le coût du surpoids et de l’obésité. » (2)
Face à ces enjeux, les entreprises ont donc tout intérêt à prendre au sérieux la question des risques psychosociaux et à mettre en place une véritable stratégie de prévention, dans une logique de responsabilité sociale et de performance durable.
Longtemps reléguées à la sphère personnelle, les problématiques de santé mentale passaient sous le radar des gestionnaires et leur résolution était considérée de responsabilité individuelle. Dorénavant, conscientes de ces phénomènes, les entreprises agissent également de manière globale et systémique en s’attaquant aux causes organisationnelles plutôt que de se concentrer uniquement sur les symptômes individuels, et ce, afin de prévenir efficacement les risques psychosociaux.
Voici quelques pistes d’action à envisager :
Offrir des aires de repos – comme le propose Recharjme – est un exemple d’outil efficace pour améliorer les conditions de travail en permettant, entre autres, de soulager la charge mentale et émotionnelle. De plus, ce genre d’actions signalent clairement les valeurs de bienveillance de l’organisation et font en sorte que les employés se sentent soutenus.
À n’en plus douter, la santé mentale est désormais un enjeu incontournable du monde des affaires. Dans un contexte de pénurie de main d’œuvre, et où de plus en plus de générations de travailleuses et de travailleurs ont la préoccupation de veiller à leur santé mentale, prendre conscience des risques psychosociaux liés au travail et mettre en place une véritable stratégie de prévention participera à la performance et au succès à long terme de toute organisation.
(1) Pour plus de détails : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/sante-
psychologique/risques-psychosociaux-lies-au-travail
(2) Récupéré sur Internet le 17 avril 2024 : https://www.oecd.org/coronavirus/fr/les-donnees-
dechiffrees/le-cout-des-problemes-de-sante-mentale
Nous sommes fiers de collaborer avec Marc Brien. Il est psychosociologue et a plus de 25 ans d’expérience comme travailleur autonome en clinique privée et dans les organismes communautaires.
Apprenez-en plus sur son travail au marcbrien.ca
3 mai 2024