Une baisse d’énergie est tout à fait normale après le repas (lorsqu’on digère) ou en milieu d’après-midi. Pourtant, l’horaire de travail moderne est rarement adapté à ce besoin naturel de repos pendant la journée ressenti par beaucoup d’entre nous.

Avant l’ère industrielle, il était normal de simplement ajuster notre temps de travail à notre horloge interne. Nous pouvions nous permettre de siester en après-midi lorsque la fatigue se faisait sentir, au lieu de lutter contre celle-ci. Nous avions aussi l’habitude d’arrêter de travailler lorsque la lumière naturelle diminuait. Une habitude, par ailleurs, que l’invention de la lumière artificielle a bouleversé.

Mais de nos jours, à défaut de pouvoir ajuster notre horaire de travail à notre horloge interne, la caféine nous permet de continuer à être performant malgré une baisse d’énergie. Le café du milieu de l’après-midi est presque devenu une solution incontournable. Sans rien avoir contre la caféine, réfléchissons plutôt aujourd’hui à un autre outil que nous pouvons utiliser dans nos journées pour réduire la fatigue ; la sieste !

Sommeil et caféine

Un des facteurs qui détermine notre rythme de sommeil (rythme circadien) est une substance chimique nommée l’adénosine. L’adénosine s’accumule dans notre cerveau à partir du moment où nous nous levons jusqu’au moment où nous allons dormir. Elle aide notre cerveau à construire tout au long de la journée ce qu’on appelle la pression du sommeil.

En d’autres mots, notre désir de dormir s’accumule au courant de la journée grâce à l’adénosine. Assez intuitif non ? Cela étant dit, il est possible d’artificiellement bloquer les récepteurs qui causent la fatigue grâce au café. La caféine nous permet de nous sentir éveillé, d’être plus alerte et de renforcer nos fonctions cognitives. On comprend donc pourquoi la tasse de café est devenue un allié si précieux pour beaucoup d’entre nous lors de nos longues journées de travail.

La caféine se bat littéralement à notre place pour contrer les effets de la pression du sommeil et être plus performant cognitivement. Une solution parfaite, non ? Oui, mais non.

Les limites du café

Saviez-vous qu’il est recommandé de ne pas ingérer de café au minimum 8 heures avant d’aller se coucher ? En fait, la caféine persistera dans votre système pour bien plus longtemps, mais les recherches considèrent que la moitié de vie de la caféine dans notre système est de 5 à 7 heures. Ce qui veut dire que même après 7 h, nos récepteurs du sommeil seront encore affectés. 

Imaginez que vous preniez un café à 14 h. Cela veut dire qu’à 21 h, 50 % de la caféine est toujours présente dans votre corps et interfère encore avec vos signaux du sommeil et l’adénosine.

La consommation de café en après-midi peut affecter la qualité de votre sommeil de différentes façons :

• Elle retarde le moment que vous vous sentez fatigué

• Elle vous fait perdre des minutes de sommeil précieuses

• Elle cause des symptômes qui s’apparentent à l’insomnie

• Elle réduit la quantité de sommeil profond réparateur puisqu’il devient plus difficile pour le cerveau d’entrer dans des phases d’ondes cérébrales lente